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IL Y A 100 ANS NAISSAIT VICTORIA SANTA CRUZ

Victoria Santa Cruz y su herencia afrodescendiente para el Perú vuelven en reedición de su único libro

 

A manera de testamento artístico, la gran Victoria Santa Cruz nos legó en su único libro “Ritmo, el eterno organizador”, sus más sentidas reflexiones a partir de su experiencia con la danza, el canto y la cultura afroperuana. Su sobrino mayor, don Octavio Santa Cruz, hace memoria y reflexiona sobre la importancia de su herencia. 

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Article écrit par Enrique Planas et traduit par Miléna Cara

Su familia es como un juego de ajedrez, nos dice Octavio Santa Cruz. Está Victoria, la reina indiscutible. Pero también se despliegan en las casillas del tablero familiar alfiles, caballos y sólidas torres. Son los propios Santa Cruz que, de un tiempo a esta parte, están realizando un trabajo de rescate, recordando no solo la generación de 10 hermanos en que destacaron Victoria y Nicomedes, sino también a miembros del clan, tanto mayores como más jóvenes, que también conocieron la gloria.

Sa vie familiale est une partition qui se joue comme une chorégraphie  sur l’échiquier de la culture, pour paraphraser  Octavio Santa Cruz. Il y a Victoria, la reine incontestée, entourée de ses sages, de ses chevaliers et de tours solides pour partager le patrimoine culturel et assurer ainsi sa perpétuité, sur la base de la cellule familiale. Ainsi en va-t-il de la famille Santa Cruz et de ses Dix Enfants ! En effet, ce furent (et ce sont toujours)  les Santa Cruz qui, depuis plusieurs générations, effectuent et assument ce travail de sauvetage et de sauvegarde culturelle, en la compagnie non seulement des 10 frères et sœurs, parmi lesquels Victoria et Nicomedes se distinguèrent , mais aussi d’autres membres du clan, plus âgés et plus jeunes, qui connaitront également la gloire.

Personalidades de la Lima antigua, los hermanos Santa Cruz nacieron en las primeras décadas del siglo XX, en La Victoria (Victoria nacería en 1922). Luego se mudaron a su famosa casa de Breña, en el 651 de la calle Pastaza. De sus puertas salió el torero Rafael Santa Cruz, llamado “la maravilla negra”, a torear a la Plaza de Acho en 1948. De allí salieron en 1957 los integrantes del conjunto Cumanana, liderado por Victoria y Nicomedes, el famoso decimista y poeta. Y también se formarían allí una década después los integrantes del grupo Teatro y Danzas Negras del Perú. Más que una casa, es un emblema de la cultura afroperuana en el distrito.

Personnalités du vieux Lima, les frères Santa Cruz naissent dans les premières décennies du XXe siècle, à La Victoria (Victoria naît en 1922). Ils déménagent ensuite pour leur maison de Breña, au 651 de la rue Pastaza, qui deviendra vite  célèbre. De ses portes sortiront le torero Rafael Santa Cruz, appelé "la merveille noire", lors de ses combats à la Plaza de Acho, dès 1948. 1957, ce sont les membres du groupe Cumanana, dirigé par Victoria et Nicomedes, ainsi que le célèbre décimiste et poète, qui en seront. Une décennie plus tard, ce sera autour des membres du groupe Teatro y Danzas Negras del Perú d’y être également formés. Plus qu'une maison, c'est un emblème de la culture afro-péruvienne dans le quartier.

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Pero hablemos de la dama del tablero: “Ritmo: el eterno organizador” es el único libro que se conoce de Victoria Santa Cruz, notable compositoracoreógrafa y diseñadora afroperuana. Lo publicó son el fondo editorial de Petroperú en 2004, y ahora lo recupera Penguin Random House en sintonía con la repercusión internacional que, póstumemante, va ganando su nombre en el mundo. Se trata de un ensayo de breve extensión pero profundo en reflexiones, que vinculan sus experiencias de vida con los conceptos musicales del ritmo y la armonía. “Lejos de caer en el olvido, a Victoria Santa Cruz se le conoce mucho más ahora”, afirma su sobrino mayor.

Mais parlons de la dame, la Reine du tableau : "Ritmo : el eterno organizador" est le seul livre connu de Victoria Santa Cruz, compositrice, chorégraphe et designer afro-péruvienne dont la renommée est plus que notable. L’ouvrage fut publié par la maison d'édition Petroperú, 2004. Aujourd’hui, Penguin Random House le remet au goût du jour, eu égard  au retentissement international que le nom de Victoria Santa Cruz suscite, à titre posthume, dans le monde entier. Il s'agit d'un essai court, mais profond dans ses réflexions, reliant ses expériences de vie aux concepts musicaux de rythme et d'harmonie. "Loin d'être oubliée, Victoria Santa Cruz est beaucoup plus connue aujourd'hui", affirme l’aîné de ses neveux.

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En la portada, Victoria aparece mirando el río Sena, en París, a mediados de los años sesenta. Para Octavio Santa Cruz, responsable de uno de los prólogos en la actual edición del libro (junto con Nelson Manrique, Edgar Valcárcel y Jorge Chiarella), su llegada a Francia significó para ella un salto profesional, el primer intento de probar otros espacios. “Sin embargo, fue muy difícil hacer carrera como autora y directora de un elenco, necesitaba un fuerte capital”, señala él.

Sur la couverture, Victoria apparaît regardant la Seine, à Paris, au milieu des années 1960. Pour Octavio Santa Cruz, auteur de l'un des prologues de l'édition actuelle du livre (avec Nelson Manrique, Edgar Valcárcel et Jorge Chiarella), son arrivée en France a signifié un saut professionnel pour elle. C’était la première initiative où elle  s’essayait à d'autres espaces. "Cependant, il était très difficile de faire carrière, en tant qu'auteur et directeur d'une distribution ; il lui fallait un fort capital", souligne-t-il.

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Cuando apareció “Ritmo, el eterno organizador”, el único libro de Victoria Santa Cruz, muchos esperaban encontrar una especie de manual sobre danzas peruanas. Sin embargo, lo que buscan estos ensayos es a provocar el asombro, estimular el cuestionamiento, inducir la iluminación vinculada al ritmo”, ¿cómo sitúas su origen?

Este libro recoge la experiencia personal de Victoria. Parte de lo que ella describe como investigación es su propia vivencia. Como ella decía: “este es un trabajo de investigación y yo he sido mi propio conejillo de indias”. Se convierte en libro después de muchos años de haber realizado una serie de prácticas, tanto personales como compartidas con su grupo de teatro y de danza. Recordemos que el primer conjunto que tuvo Victoria fue Cumanana en 1957, con su hermano Nicomedes, en que se dedicaron a hacer música. En 1960 estrena sus propias obras de teatro y luego fundó el grupo Teatro y Danzas Negras del Perú, el Conjunto Nacional de Folclore para luego partir a Estados Unidos a trabajar como profesora en la Universidad Carnegie Mellon, en Pensilvania. A su vuelta, en el 2000, ella trae este libro sobre el descubrimiento y desarrollo del ritmo interior, que sintetiza décadas de trabajo. Finalmente se convierte en un método de enseñanza, aunque a Victoria no le gustaba la palabra “método”, porque la consideraba en extremo rígida y encasilladora. Podríamos decir que el libro formaliza su práctica en los años de la universidad.

Lorsque parut "Ritmo, el eterno organizador", le seul livre de Victoria Santa Cruz, beaucoup s'attendaient à y trouver une sorte de manuel sur la danse péruvienne. Or, ce que ces essais cherchent à faire, c'est de provoquer l'étonnement, stimuler le questionnement, induire l'illumination liée au rythme ».  Comment situer son origine ?

Ce livre est l'expérience personnelle de Victoria. Une partie de ce qu'elle y décrit est une recherche sa propre expérience. Elle se plaisait à dire : "il s'agit d'un travail de recherche et j'ai été mon propre cobaye".  Ce n’est devenu un livre qu’après avoir mené, pendant de nombreuses années, une série de pratiques tant personnelles que partagées avec sa troupe de théâtre et de danse. Rappelons que le premier ensemble de Victoria a été Cumanana, en 1957, avec son frère Nicomedes, où ils s’adonnèrent à  la musique. En 1960, elle crée ses propres pièces et fonde ensuite la troupe Teatro y Danzas Negras del Perú, le Conjunto Nacional de Folclore, puis part aux États-Unis pour enseigner comme professeur à l'université Carnegie Mellon, Pennsylvanie. De son retour, en 2000, elle rapporte ce livre sur la découverte et le développement du rythme intérieur, qui synthétise comme en une thése des décennies de travail. Elle est finalement devenue une méthode d'enseignement, même si Victoria n'aimait pas le mot "méthode", qu'elle jugeait trop rigide et catalogué. On pourrait dire que ce livre formalise sa pratique pendant ses années universitaires.

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Como lector, uno puede advertir un diálogo tácito entre el libro de Victoria Santa Cruz y el clásico “el espacio vacío”, del director Peter Brook, quizás el director más influyente de la escena mundial, donde ofrece también una visión intensa del mundo, dentro y fuera del ámbito teatral. ¿Encuentras cierta influencia de Brook en el libro de Santa Cruz?

Se trata de un libro que resulta de difícil acceso si uno entra a él con prejuicio, esperando encontrar algo conocido. ¡Muchos creyeron que se trataba de un manual para bailar marinera! Puede ser que haya puntos de coincidencia o paralelismos con los planteamientos de Peter Brook, aunque no sé si Victoria lo leyó. En todo caso, sí coincidieron.

À sa lecture, on peut remarquer comme un dialogue tacite entre le livre de Victoria Santa Cruz et le classique "The Empty Space" du metteur en scène Peter Brook, peut-être le metteur en scène le plus influent de la scène mondiale, qui offre également une vision intense du monde, à l'intérieur et à l'extérieur du domaine théâtral. Trouvez-vous une certaine influence de Brook dans le livre de Santa Cruz ? 

 

C'est un livre difficile d'accès si l'on y entre avec des préjugés, en s'attendant à trouver quelque chose de familier; Beaucoup pensaient qu'il s'agissait d'un manuel de danse ! Il se peut qu'il y ait des points de chevauchement ou des parallèles avec les approches de Peter Brook, bien que je ne sache pas si Victoria l'a lu. En tout cas, ils ont coïncidé.

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¿Cómo así se dio el encuentro?

Ella ya estaba trabajando en Carnegie Mellon, a mediados de los ochenta, cuando recibió la invitación de Peter Brook para participar de un proyecto que reunía a músicos de diferentes países. Yo se lo he escuchado relatarlo: ella llegó al encuentro y se encontró con músicos de todo tipo, unos llevaban tambores tan enormes que había que tocarlos echados, otros tenían instrumentos de más de 40 cuerdas. Cosas rarísimas. Y ella entró con su percusionista, Rafael Santa Cruz Castillo, quien se sienta sobre una caja de madera. Cuando saluda a todos, Brook les pide si podría traer su instrumento para mostrarlo. “Estoy sentado encima de él”, dijo Rafael. La gente no entendía. Y cuando tocó, recién el público se dio cuenta que era la caja la que sonaba. Fue la presentación del cajón en un medio donde no se le conocía todavía. Allí se conocieron Victoria con Brook. Si hay coincidencias de conceptos entre sus libros, no lo sé.

Elle travaillait déjà à Carnegie Mellon au milieu des années 1980, lorsqu'elle a été invitée par Peter Brook à prendre part à un projet réunissant des musiciens de différents pays. Je l'ai entendue raconter  cette histoire : Arrivée à la réunion, elle trouve et rencontre toutes sortes de musiciens ! Certains avaient des tambours si énormes qu'ils devaient en jouer couchés ; d'autres étaient avec des instruments à plus de 40 cordes ! Des choses étranges. Elle est entrée avec son percussionniste, Rafael Santa Cruz Castillo, qui est assis sur une boîte en bois. Alors qu'il salue tout le monde, Brook demande s'il peut apporter son instrument pour le montrer à l’assemblée.  "Je suis assis sur le dessus ! », répondit Rafael. Les gens ne comprenaient pas. Et lorsqu’il en jouait, ce n'est qu’alors que le public réalisait que c'était de ladite boîte en bois qu’il jouait. Il s'agissait de la présentation du cajon dans un environnement où il n'était pas encore connu. C'est là que Victoria et Brook se sont rencontrés. S'il y a des coïncidences de concepts entre leurs livres, je ne sais pas.

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Cuando hablamos de ritmo, ¿cómo lo define ella?

Te diré que a ella no le interesaban las definiciones. “Toda definición mata”, decía.

¿Qué crees que cambió en la vida de Victoria su salida del Perú?

Yo le hice esa pregunta cuando volvió de Francia, en diciembre de 1966. Por entonces ya había tenido su compañía de teatro, había compuesto canciones, había dirigido obras de teatro con sus propios libretos, tenía una experiencia previa. Cuando yo le pregunte por su aprendizaje en la escuela de Teatro de Francia, me dijo que lo que descubrió fue “que lo que ella estaba haciendo, estaba bien”.

Le sirvió para reafirmarse, para sentirse que estaba en la dirección correcta...

Así es. Yo la he visto partir en el 82 a Estados Unidos y la he recibido en el 2000. Y pude atestiguar cómo para ella se va asentando el ejercicio del ritmo, para ella su práctica era un ejercicio constante. Para ella, era un ejercicio diario, permanente, que se hacía más fino y sutil. Ella iba ganando serenidad y tranquilidad. Y deseos de compartir lo que conocía.

Gracias a Victoria Santa Cruz hoy día hoy los afroperuanos podemos expresarnos con música y baile. Cuando ella tituló su último concierto antes de partir a Carnegie Mellon como “Adiós al Perú”, yo lo entendí como una despedida no de su familia o de un país al que ella no quería volver, sino de una burocracia que le impidió trabajar. Era la época en que Patricio Ricketts Rey de Castro, entonces ministro de Educación, dijo “el Estado no canta ni baila”, cuando se le preguntó porqué se le había cortado los fondos a la Sinfónica, al conjunto de folclore, al ballet, a todos. No había dinero entonces, estábamos en los 80. Fue en ese momento en que ella decidió que no podía seguir más. Ya varias veces le habían ofrecido irse a trabajar a otro país, y esa vez aceptó. En una entrevista hecha por su hermano Nicomedes para la revista Oiga, en 1969, él escribe: “Hay seres que han nacido para cumplir grandes tareas, sacando fuerzas de los más recónditos atavismos. Recreando perdidas voces ancestrales, escenificando nuestros movimientos y, por sobre todo, superando los más grandes obstáculos, naturales, accidentales, e “intencionales”. Tal es el caso de Victoria Santa Cruz. Pasado, presente y futuro del folclor peruano”. Eso nos da idea de su trascendencia.

C'est vrai, je l'ai vue partir en 1982 pour les États-Unis et je l'ai revue en 2000. Et j'ai pu constater comment, pour elle, l'exercice du rythme s’installait. Pour elle, sa pratique était un exercice constant. Pour elle, c'est un exercice quotidien, permanent, de plus en plus fin et subtil. Elle gagnait en sérénité et en tranquillité, ainsi que dans le  désir de partager ce qu'elle savait.

 

Grâce à Victoria Santa Cruz, les Afro-Péruviens peuvent aujourd'hui s'exprimer par la musique et la danse. Lorsqu'elle a intitulé son dernier concert, avant de partir pour Carnegie Mellon, "Adieu au Pérou", j'ai compris qu'il s'agissait d'un adieu non pas à sa famille ou à un pays, où elle ne voulait pas retourner, mais à une bureaucratie qui l'empêchait de travailler. C'était l'époque où Patricio Ricketts Rey de Castro, alors ministre de l'éducation, déclarait "l'État ne chante, ni ne danse » , lorsqu’on lui demandait pourquoi les fonds  pour l'orchestre symphonique, l'ensemble folklorique, le ballet, tous. avaient été supprimés. Il n'y avait pas d'argent à l'époque. C'était les années 80. C'est à ce moment-là qu'elle a décidé qu'elle ne pouvait plus continuer. On lui avait déjà proposé plusieurs fois d'aller travailler dans un autre pays, et cette fois, elle a accepté. Dans une interview réalisée par son frère Nicomedes, pour la revue Oiga, en 1969, il écrit : "Il y a des êtres qui sont nés pour accomplir de grandes tâches, puisant leur force dans les atavismes les plus reculés. Recréer les voix ancestrales perdues, mettre en scène nos mouvements et, surtout, surmonter les plus grands obstacles, naturels, accidentels et "intentionnels". C'est le cas de Victoria Santa Cruz, passé, présent et futur du folklore péruvien". Cela nous donne une idée de sa transcendance.

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