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DOUALA SALE SÉRÉNADE

henrikalalobe2

Le pire se porte bien, à merveille même !


Pourquoi j’suis là, à Douala ?

Après tant d’années…

C’est honteux…

Enterrer ma chère grande sœur Suzanne…

J’suis pas bien.


Douala, sale sérénade !


Le pire se comporte, comme on dit.

Wouai ! Car, cela aurait pu être pire, bien sûr. L’empire surprise de la prise de pouvoir et de la mainmise du ministère de la misère humaine amère mon Père, sur ce bon et brave Peuple Kamair. Pilule amère …

Pleure, ô, mon Pays bien aimé !

Ça ne fait qu’empirer ! Rabat-joie ! Quelle joie même ?


Vu d’en haut, c’est beau Douala, quand il fait beau ! Beauty of the Sky ! Mais vu du sol, balle-à-terre, au bal des Indépendances et ses balles perdues pour la Cause éperdue du Peuple, mot suranné tombé en désuétude.

Que de nostalgie !


De mirifiques couchers de soleil resplendissants éblouissent, tandis que les dernières chauves-souris, rescapées échappées de BonaNjo, regagnent leurs pénates à tire d’aile, larigot des marigots où les escargots se mirent et mirent l’embargo sur la limitation d’alcool. Mission pas possible.


Il fait soif, rue de la soif devenue rue de la joie. Et ce n’est pas la joie… Les gosiers déshydratés ne se l’adonnent et donnent plus à tire larigot -ni à cœur joie- de leur petit pécule en peau de chagrin. Les vaches maigres ne peuvent oser espérer apaiser cette inextinguible soif désespérée qui, tous les jours any day now, recommence et continue encore et encore, rocher de Sisyphe qui ne saurait ni remplir, ni boucher les entonnoirs de ces tonneaux de Danaïdes tropicalisés.


Pour passer de l’art de vivre traditionnel, (dit folklorique et ralentisseur de développement durable et non de développé couché), à la modernité civilisée universelle, on a grave «déforesté », jetant et mettant à la rue la Belle -mais Farouche- au Bois Dormant. L’immeuble rapporte plus que l’arbre… À telle enseigne que l’harmatan, (ce vent du désert du Sahara, comme le siroco et le simoun, à des milliers de kilomètres de là), couvre Douala d’un linceul nuageux de poussière sablonneuse, en pleine saison sèche. La jungle urbaine a bouté de ses terres la jungle naturelle. Impressionnant !


Les immeubles, poussant plus vite et rapportant plus que les arbres, s’élèvent en pamoison. Leurs hauteur et nombre -c’est contagieux- sont à l’aune, inversement proportionnel, de la misère humaine de la Cause de ce brave et bon Peuple Kamair (bis, ter, etc.).


L’ombre rassurante et rafraîchissante des manguiers vénérables et agréables se raréfie. Peau-de-chagrin taillée en pièces, par de dangereuses espèces trébuchantes et sonores de trop fiers spéculateurs fonciers foncièrement mauvais, irrespectueux de la Nature et de la nature humaine, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Et ce, alors même que l’immense majorité de la population ne peut se payer la clim’ ; et que les matériaux modernes de construction importés n’ont rien d’écologiques, ni d’économiques, même pour les revenus super hyper sur-climatisés.


Lesdits immeubles sont comme les trompe-l’œil du Comte Orloff, favori de Catherine II, impératrice de Russie. Visitant ses sujets, elle n’y voyait que du feu et du fake, cachant et masquant la déchéance de ses moujiks affamés.


Cette épidémie endémique d’immeubles n’est que la résultante des paradoxes et contradictions du colonialisme et du néocolonialisme, idéologies aux modes de vie hybrides et durables. À savoir, aux grands maux, les grands remèdes : la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics. ! Les derniers resteront les derniers. Nom de code : opération Épervier. Conducteur idéologique : lutte théorique contre les biens mal-acquis. Tous aux maquis !


Colonialisme et néocolonialisme étalent leur nuisibilité sociale et sociétale, sur laquelle s’éclatent d’ostentatoires fortunes locales méchamment irrespectueuses de l’autre, alors que nous sommes tous des autres pour les autres. Cela ne saurait masquer la misère humaine du Peuple Kamair (bis, ter, etc.). All power to the People, ce n’est ni ici, ni maintenant.


Douala, sale sérénade !


La mesure coloniale a pour leitmotiv -coktail Molotov de punch lines- la lutte contre les biens mal-acquis…Aïe ! D’aucuns, donneurs universels de leçons, (sans caleçon ? Son caleçon fait quoi chez toi ?), devraient montrer l’exemple à suivre sur les chemins de la civilisation. C’est leur mission, non ? Normalement. Et de décider de cibler ladite lutte à toutes ces personnes qui pillèrent et pillent toujours et encore toute l’Afrique, dont cette Afrique en miniature qu’est le Cameroun.


Appliquer ladite lutte aux Camerounais (ou tout autre Africain), approche holistique

où tous les Nègres sont Noirs, ô, mortels, comme un rêve d’ébène, se ressemblent et s’assemblent, c’est limiter le plafond de verre déjà limité du pouvoir financier des Africains hors Afrique sans fric. Ils gagnent légalement et honnêtement leur argent à la sueur de leur front. Ils utilisent les circuits bancaires officiels. Ce qui laissent, sains et saufs, ceux qui gagnent leur argent à la sueur du front des autres, sans réciprocité possible, sans passer par les circuits officiels, puisqu’il s’agit d’argent salement corrompu et détourné.


Évidemment, ladite lutte contre les biens mal-acquis est inopposable et inapplicable aux Caucasiens, pourtant responsables aussi. Non ? Sinon, l’Occident risquerait d’être une vaste prison à ciel ouvert, et non à l’air libre…


La mesure néocoloniale est plus roots et anthropomorphique : c’est l’Opération Épervier ! Pour que l’argent détourné et corrompu reste au Pays bien aimé en pleurs (bis, ter, etc.). Alors, certains Camerounais chanceux d’investir massivement dans la pierre, et non dans la carabote. « Du coup », les immeubles poussent plus vite que les maisons nouvelles (moins visibles), et que les champignons des champions de la spéculation foncière. La mercuriale foncière de s’envoler. Fama fertur que le blanchiment y est pour un peu.


C’est quand même amusant, ce racisme monétaire. L’argent sale, au noir, doit être blanchi pour le laver de tout soupçon sans caleçon, pour qu’il acquiert droit de cité et ait pignon mignon sur rue.


Dans le Carré-Triangle d’Or, BonaNjo, Bali, BonaPriso, le mètre carré « nu-nu » atteint déjà le million de Franc CFA (1500€), le triple voir plus du quadruple d’avant. Bien entendu, il n’est nullement question de retour sur investissement, dans cette débauche d’énergie immobilière pour débauchés fiscaux.

Le problème, c’est que certains quartiers d’Akwa perdent de leur sagesse immobilière, rabaissant leur valeur résidentielle. Mais les entrepôts ne sont pas concernés par cette dépréciation. Akwa reste Akwa. C’est Deïdo qui est délaissé, pris en tenaille entre Akwa tentaculaire et le renouveau du trio sympa BonaMoussadi, Koto, Maképè.

Sur l’autre rive du Wouri, BonaBédi (improprement dit BonaBéri), où se trouve le Bobongi, l’Arbre de la mantique antique Sawa, est toujours handicapé. Il y avait un seul pont, le Beach, c’est après ; on a collé un deuxième pont, supérieur, juste à côté...


On ne sait même pas qui va, qui peut habiter ces immeubles à profusion ! Question non seulement de moyens, mais aussi de marché locatif. Sans parler des problèmes de parking et de stationnement… Certaines de ces nouvelles constructions ambitieuses peuvent rester entièrement inoccupées, pendant des années. Même pas une mouche !


Il est vrai que pour blanchir l’argent, il faut d’abord le faire. Mais là-là-là-là-là, n’est- ce pas là façon vile et veule de vilains vandales jetant l’argent par les fenêtres de leur(s) immeuble(s) de manière improductive, égoïste et méchante ? N’est-ce pas là de l’incivisme fiscal ? Antisociale absence de solidarité et de conscience nationale que de dilapider ainsi les richesses des ressources de nos sources, alors que le ministère de la misère humaine amère mon Père du Peuple, visible à l’œil nu, choquant les sens en éveil, « est au comble de son paroxysme ».


Les nombreux nouveaux immeubles rutilants, à BonaNjo, reluisant d’insultes à la misère. humaine amère limitent l’horizon. Depuis l’escalier, face à l’église Dipita, Bali, on ne peut plus voir le Mont Cameroun, (que Hamon, dans l’Antiquité grecque, qualifiait de Char des Dieux), tant la muraille d’immeubles bouche la vue sans horizon.

À l’inverse des trompe-l’œil du Comte Orloff, non seulement il ne s’agit pas de fake, mais en plus, lesdites constructions, au lieu de cacher la laideur de la pauvreté, ne font que cacher et gâcher la beauté de la Nature par l’avidité de la nature humaine.


Douala, sale sérénade !


La dernière urbanisation sauvage n’est que la suite de l’affaire du sous -ou en voie de- développement. L’actuelle crise foncière et immobilière n’est qu’un des accélérateurs du tout aussi sauvage et brutal exode rural qui suivit la faillite des Caisses de Stabilisation des matières premières, dans l’agro-alimentaire. Ces dernières sont régies par la Convention de Lomé, entre CEE-UE et Afrique-Caraïbes-Pacifique cf. blog EURO NEGRO.

Autre grand volet de cette convention, l’extraction minière, qui baigne dans un océan d’opacité interdisant tout suivi et traçabilité… Faillite boule de neige, simultanément, en famille africaine francophone, matrice de la France-Afrique sans fric pour tant de personnes, aux siècle et millénaire derniers …


15€ =10 000fcfa/ 150€ =100 000 fcfa / 1 500€ = 1M fcfa / 15 000 € =10M fcfa /150

000 € = 100M fcfa.


Alors, les prix s’envolent, comme pour dépasser la hauteur et le nombre de ces immeubles super surdéveloppés. Le dernier cri des 4x4 s’élève à 160 M Francs CFA (190 000€, un euro = 650 Francs CFA) de cylindrés aux décibels feutrés. Dans certains bars, lounges huppés pour happy few happés par le paraître de la réussite aux louanges si peu sages, vous pouvez même soigner votre hoquet à 35 000 Francs CFA l’excellent verre de whiskey, alors même que l’équivalent du Smic local peine à payer cette consommation…


Les voitures à 160 M Francs CFA, sont, comme toutes les voitures neuves, sous le coup de droits de douane élevés qui doublent leur prix. C’était, disait-on, pour protéger les marchés nationaux -des nouveaux états fraîchement indépendants- de l’invasion des produits importés. Il fallait favoriser les moyens de l’émergence d’une politique autonome d’industrialisation locale. Et rattraper le retard… oh, l’embrouille ! C’était dans les 60’s. Aujourd’hui, il n’y a toujours pas d’usine de montage de voitures, ou de pièces détachées, même juste pour faire des essuie-glaces, en saison des pluies…


Douala, satanée sale sérénade des limites et contradictions infrastructurelles de la mission humaine de civilisation, dans les pays « en voie de » sous-développement fustigeait, ironique et visionnaire amer, Iwiyè Kala-Lobè, vice-Doyen des journalistes africains.


Pourquoi changer de discours face à l’immuabilité de cette situation colono-néocoloniale, et non colonies de vacances pour tous, mais seulement pour si peu ?

Quand un problème persiste et signe, griffe de sa récurrence et de sa redondance, c’est qu’il a été mal récuré. Comme ses voies ferrées à sens unique, en Francophonie africaine. Preuve -s’il s’en faut- qu’il n’était question que de transporter des marchandises, plus rentables que de l’indigène local autochtone. Et puis, les marchandises, ça ne se révolte pas…


Dans ce contexte, parler de Village mondial, au Lèdge (village, au Pays bien aimé en pleurs) relève d’une vue de l’esprit des plus louches. De quel village planétaire parle-t-on ? Celui des exclus de tout ?


Douala, la plus grande ville du Cameroun et des pays de la Communauté Économique et Monétaire d’Afrique Centrale, sert aussi de port pour les pays enclavés que sont le Tchad et la Centrafrique. Les recettes du port de Douala représentent au moins 10% du budget national Camer…


TÉLÉPHONE CELLULAIRE


Avant l’apparition du téléphone cellulaire, l’ère téléphonique était au beau fixe.

Garde-à-vous ! Comme tout le monde ne pouvait avoir accès au téléphone fixe, être fixé, se faire un fix’, les réseaux frauduleux de téléphone fleurissaient même dans les prés, surtout aux rush hours du call back. Pour tout enrayer, « On » supprima les cabines téléphoniques, et, on délaissa l’attribution des nouvelles lignes fixes … D’autant plus que les fils téléphoniques, arrivant au port de Douala, devaient ensuite « monter » sur Yaoundé, avant d’être finalement dispatchés dans tout le Cameroun…


Pourtant, les quatre terminaux téléphoniques de Douala, 25 000 lignes chacun, ne sont exploités qu’à la moitié de leurs capacités…


Pour combler le retard (ou l’augmenter ?), « On » passa donc à la téléphonie cellulaire, si futuriste. Sauf que les problèmes de connexions sont quotidiennement trop fréquents. Le sous-développement, ou en voie de sous-développement, induit de limiter au possible les moyens d’information, de communication, et, d’aliéner sa culture… au sous-développement ? Si c’est redondant et récurrent, c’est que c’est à récurer (bis, ter, etc.).


Du fait de l’orbite géostationnaire circulaire (35 785 km au-dessus de l’Équateur), on devrait avoir, dans tout le Kamerun, l’une des meilleures connexions au monde. Las et hélas, c’est encore loin d’être le cas.

L’orbite géostationnaire surplombe (et « plombe », en l’espèce) l’espace aérien de tout pays traversé par l’Équateur. Sa période de rotation, identique à celle de la Terre (23h56mn4s), permet à un seul satellite de couvrir le tiers de la surface du globe. 90% des satellites, évoluant dans cette Champion’s League stratosphérique, servent pour les télécommunications, la télédiffusion et d’autres usages : militaires ou météorologiques surtout.

Les pays sous orbite géostationnaire ou pas trop éloignés sont privilégiés, dans cette mondialisation cellulaire satellitaire salutaire de notre beau village planétaire, où ça ne plane pas pour tout le monde. Loin s’en faut…


Et c’est là qu’intervient le sous-développement. Les Pays-en-Voie-de-sous-Développement louent leur orbite géostationnaire aux Pays-Très-ou-trop-Développés qui maîtrisent la technologie satellitaire, pour PVD satellites de leurs ambition et aliénation. À ce rythme, les PVD n’auront jamais accès au satellite. Heureusement, il y a toujours des irréductibles ! Ainsi, le Kenya qui vient de lancer son premier satellite, en avril 2024. Révolte Mau Mau contre l’impérialisme satellitaire ? Comme quoi, il n’y a pas que le « détalage » ou course à pied, là-bas, presque sous la même latitude que le Kamerun, à l’Est de l’Afrique…


Mais ce n’est pas tout ! Après location de ladite orbite géostationnaire, il ne restait plus qu’à louer, au sol, (balle-à-terre, après les beautés du ciel), les concessions en téléphonie cellulaire aux multinationales spécialisées en la matière. Le pire, (qui se porte et comporte bien), c’est que la qualité du réseau de téléphonie cellulaire est déplorable, catastrophique !

Pleure, ô, mon Pays bien aimé…


Douala, sale sérénade !


L’ARGENT CELLULAIRE


À telle enseigne (du sous-développement ou de l’en voie de sous-développement durable, au choix), que ce sont les compagnies de téléphonie cellulaire qui font office pour les paiements numérisés. Lesdites compagnies ont pignon mignon sur rue pour finir, moyennant services, le petit pécule du brave et bon Peuple kamair (bis, ter, etc.).


Pourquoi ? Parce que les conditions d’ouverture de compte bancaire sont tellement tendues et ardues, qu’elles excluent beaucoup trop de personnes du circuit bancaire légal, contraignant ce brave et bon Peuple kamair à vivre au noir, à être au noir, pour joindre les deux bouts debout.


Non solum du fait des difficultés conceptuelles et idéologiques du système préalables à l’ouverture d’un compte bancaire, sed etiam, une fois ce compte ouvert, avec votre propre argent de la sueur de votre front, commence le long et lent concours de patience inouïe, parcours de repentance -non de vengeance- où vous mouillez le maillot à vous souiller, pour retirer votre argent ! Sans oublier les heures d’attente passées pour avoir votre propre argent qui n’est même pas sale en plus, dans des salles d’attente vides d’illusions perdues, depuis longtemps, atteintes au dogme du client roi.



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